Tennis-mag #116 - Décembre 2019 Tennis_Mag #116 joomag | Page 36

L’ATHLÈTE, LE PARENT ET L’ENTRAÎNEUR ÊTRE SUR LA MÊME LONGUEUR D’ONDE Choisir le bon entraîneur, c’est croire en ses compétences et ses aptitudes à faire de notre enfant un meilleur joueur de tennis. De cette façon, le parent peut se concentrer sur son propre rôle, soit celui d’être le meilleur parent qui soit! Lorsque ce dernier, l’entraîneur et l’enfant sont sur la même longueur d’onde, les chances de réussite augmentent et il devient alors plus facile d’atteindre les objectifs établis. Sylvie Giroux est entraîneure et directrice du développement des athlètes à Tennis Québec. Son travail l’amène à côtoyer de nombreux parents et athlètes. Pour celle qui compte plus de 25 ans d’expérience dans le milieu du tennis, un parent exemplaire se définit comme celui qui sera toujours derrière son enfant et qui le soutiendra afin d’atteindre son rêve. « Il lui donnera tous les moyens pour réussir. Sans ses parents, l’enfant ne pourra atteindre ses objectifs. Le parent sera le premier commanditaire. Il accompagnera son enfant aux entraînements et aux tournois, entre autres. Dans la victoire, tout est facile. Dans la défaite, il le consolera en trouvant les bons mots, en plus de demeurer positif. Ça, c’est plus difficile. Il n’y a pas de manuel d’instructions que l’on peut suivre afin d’accompagner son enfant-athlète. Il y a néanmoins des outils pour aider les parents. À mon avis, avoir une bonne attitude et mettre l’accent sur le processus en tout temps permettent à l’enfant de se relever et de continuer à poursuivre ses buts. Voilà ce que cela représente, pour moi, être un parent d’un jeune joueur compétitif. » Séverine Tamborero est, elle aussi, bien placée pour donner son point de vue. Directrice des clubs de haute performance et du développement des 10 ans et moins à Tennis Canada, elle a écrit le livre « La performance… à quel prix? », qui permet aux parents de mieux comprendre leur rôle et la place qu’ils doivent occuper dans la vie sportive (ou autres domaines) de leurs enfants. Selon elle, le parent doit à tout 36 TENNIS-MAG Nº 116 - DÉCEMBRE 2019 - PAR TENNIS QUÉBEC prix éviter de trop s’attarder aux résultats de son jeune. « Tu ne peux te fier à cela pour savoir si son développement est correct ou non. Il est encore plus malsain d’espérer de bons résultats dans le but d’avoir un retour sur son investissement. » Giroux abonde dans le même sens : « À un moment donné, c’est un choix que les parents doivent faire. S’ils soutiennent leur enfant, ce dernier n’a pas à savoir combien ça coûte. Par contre, l’enfant doit être à son affaire. » L’IMPORTANCE DE BIEN COMPRENDRE SON RÔLE Le désir d’obtenir des résultats rapidement incite souvent les parents à changer l’environnement de l’athlète. L’entraîneur est bien souvent le premier à être sacrifié. Un comportement qui n’est pas le bon, selon Tamborero : « Dans le parcours d’un jeune, la stabilité est très importante. D’où vient celle-ci? De l’environnement d’entraînement du joueur. » Pour cette dernière, la patience est donc de mise : « Je le répète souvent aux parents : ça prend 10 ans pour bâtir un athlète, mais ça prend aussi 10 ans pour être un bon parent. » Giroux en rajoute en affirmant que le parent doit faire confiance au coach de son enfant. « Quand tu confies ton jeune à un entraîneur, tu ne le fais pas à moitié. C’est la même chose à l’école. Tu ne vas pas remettre en doute toutes les décisions du professeur. C’est aussi le cas au tennis. Au bout du compte, il ne faut surtout pas s’improviser entraîneur. Le parent doit jouer le rôle du parent. Si tout le monde fait son job et que l’athlète est à son affaire, ça fait une belle équipe. » LA COMMUNICATION, PIERRE ANGULAIRE D’UNE FORMULE GAGNANTE Giroux l’a bien compris, parler au parent est primordial. « Chaque début de saison, je rencontrais les parents des jeunes que j’entraînais individuellement pour leur expliquer le plan de l’année. Avec cette façon de faire, tout le monde connaissait le modèle d’encadrement et tout se passait bien par la suite. Il >> (La suite en page 81)