L’ATHLÈTE,
LE PARENT
ET L’ENTRAÎNEUR
ÊTRE SUR LA MÊME
LONGUEUR D’ONDE
Choisir le bon entraîneur, c’est croire en ses compétences
et ses aptitudes à faire de notre enfant un meilleur joueur
de tennis. De cette façon, le parent peut se concentrer sur
son propre rôle, soit celui d’être le meilleur parent qui soit!
Lorsque ce dernier, l’entraîneur et l’enfant sont sur la même
longueur d’onde, les chances de réussite augmentent et
il devient alors plus facile d’atteindre les objectifs établis.
Sylvie Giroux est entraîneure et directrice du développement
des athlètes à Tennis Québec. Son travail l’amène à côtoyer
de nombreux parents et athlètes. Pour celle qui compte
plus de 25 ans d’expérience dans le milieu du tennis, un
parent exemplaire se définit comme celui qui sera toujours
derrière son enfant et qui le soutiendra afin d’atteindre son
rêve. « Il lui donnera tous les moyens pour réussir. Sans ses
parents, l’enfant ne pourra atteindre ses objectifs. Le parent
sera le premier commanditaire. Il accompagnera son enfant
aux entraînements et aux tournois, entre autres. Dans la
victoire, tout est facile. Dans la défaite, il le consolera en
trouvant les bons mots, en plus de demeurer positif. Ça,
c’est plus difficile. Il n’y a pas de manuel d’instructions que
l’on peut suivre afin d’accompagner son enfant-athlète. Il y
a néanmoins des outils pour aider les parents. À mon avis,
avoir une bonne attitude et mettre l’accent sur le processus
en tout temps permettent à l’enfant de se relever et de
continuer à poursuivre ses buts. Voilà ce que cela représente,
pour moi, être un parent d’un jeune joueur compétitif. »
Séverine Tamborero est, elle aussi, bien placée pour donner
son point de vue. Directrice des clubs de haute performance
et du développement des 10 ans et moins à Tennis Canada,
elle a écrit le livre « La performance… à quel prix? », qui
permet aux parents de mieux comprendre leur rôle et la
place qu’ils doivent occuper dans la vie sportive (ou autres
domaines) de leurs enfants. Selon elle, le parent doit à tout
36
TENNIS-MAG Nº 116 - DÉCEMBRE 2019 - PAR TENNIS QUÉBEC
prix éviter de trop s’attarder aux résultats de son jeune. « Tu
ne peux te fier à cela pour savoir si son développement est
correct ou non. Il est encore plus malsain d’espérer de bons
résultats dans le but d’avoir un retour sur son investissement. »
Giroux abonde dans le même sens : « À un moment donné,
c’est un choix que les parents doivent faire. S’ils soutiennent
leur enfant, ce dernier n’a pas à savoir combien ça coûte.
Par contre, l’enfant doit être à son affaire. »
L’IMPORTANCE DE BIEN COMPRENDRE SON RÔLE
Le désir d’obtenir des résultats rapidement incite souvent les
parents à changer l’environnement de l’athlète. L’entraîneur
est bien souvent le premier à être sacrifié. Un comportement
qui n’est pas le bon, selon Tamborero : « Dans le parcours
d’un jeune, la stabilité est très importante. D’où vient celle-ci?
De l’environnement d’entraînement du joueur. » Pour cette
dernière, la patience est donc de mise : « Je le répète souvent
aux parents : ça prend 10 ans pour bâtir un athlète, mais ça
prend aussi 10 ans pour être un bon parent. » Giroux en rajoute
en affirmant que le parent doit faire confiance au coach de
son enfant. « Quand tu confies ton jeune à un entraîneur, tu
ne le fais pas à moitié. C’est la même chose à l’école. Tu ne
vas pas remettre en doute toutes les décisions du professeur.
C’est aussi le cas au tennis. Au bout du compte, il ne faut
surtout pas s’improviser entraîneur. Le parent doit jouer le
rôle du parent. Si tout le monde fait son job et que l’athlète
est à son affaire, ça fait une belle équipe. »
LA COMMUNICATION, PIERRE ANGULAIRE D’UNE FORMULE GAGNANTE
Giroux l’a bien compris, parler au parent est primordial. « Chaque
début de saison, je rencontrais les parents des jeunes que
j’entraînais individuellement pour leur expliquer le plan de
l’année. Avec cette façon de faire, tout le monde connaissait
le modèle d’encadrement et tout se passait bien par la suite. Il
>> (La suite en page 81)