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EN PRIMEUR
Les soins à domicile sont-ils aussi efficaces
que les soins hospitaliers?
Prodigués correctement, ils le sont davantage. Nous
devons simplement évaluer ces nouvelles méthodes
avec autant de rigueur que nous le faisons pour les
nouveaux médicaments.
Les entreprises en démarrage se multiplient,
et bon nombre d’entre elles proposent des
applications et des dispositifs portables liés
à la santé, destinés à l’usage personnel des
patients. Que pensez-vous de leur présence
sur le marché des soins de santé?
Certaines d’entre elles comblent de véritables lacunes
du système de santé – par exemple, les services
virtuels en santé mentale. Mais dès que ces nou-
veautés sont payantes, on en complique l’accès à
ceux qui en ont le plus besoin.
Que faire pour remédier à ce problème?
Le système public peut soit considérer ces entreprises
comme la concurrence et s’en démarquer en offrant
mieux, soit acheter les technologies et les mettre à
la disposition de tous.
Le régime d’assurance médicaments universel
fait partie des grands enjeux de la campagne
électorale fédérale 2019. Je sais que vous
en êtes une ardente défenseure : vous avez
signé des études sur sa viabilité et en
avez fait la promotion dans vos conférences.
Quels sont vos principaux arguments?
Le Canada est le seul pays développé où l’assurance
maladie universelle ne couvre pas les médicaments
d’ordonnance. Nous pouvons tous consulter un
médecin sans frais, mais dès que celui-ci nous
prescrit un traitement, nous sommes laissés à nous-
mêmes. C’est aberrant. Dans un ménage canadien
sur cinq, une personne ne prend pas ses médicaments
à cause du coût. Une foule de gens se présentent à
l’urgence pour des complications qui auraient pu
être évitées s’ils avaient eu les moyens de payer leurs
médicaments. Un système à payeur unique permet-
trait de réglementer ces coûts, d’acheter en gros et
de négocier les prix auprès de l’industrie pharma-
ceutique. À court terme, nous économiserions de
cinq à dix milliards