Pivot CPA French PIVOT_FRE_July_August2018 | Page 10

EN PRIMEUR Les soins à domicile sont-ils aussi efficaces que les soins hospitaliers? Prodigués correctement, ils le sont davantage. Nous devons simplement évaluer ces nouvelles méthodes avec autant de rigueur que nous le faisons pour les nouveaux médicaments. Les entreprises en démarrage se multiplient, et bon nombre d’entre elles proposent des applications et des dispositifs portables liés à la santé, destinés à l’usage personnel des patients. Que pensez-vous de leur présence sur le marché des soins de santé? Certaines d’entre elles comblent de véritables lacunes du système de santé – par exemple, les services virtuels en santé mentale. Mais dès que ces nou- veautés sont payantes, on en complique l’accès à ceux qui en ont le plus besoin. Que faire pour remédier à ce problème? Le système public peut soit considérer ces entreprises comme la concurrence et s’en démarquer en offrant mieux, soit acheter les technologies et les mettre à la disposition de tous. Le régime d’assurance médicaments universel fait partie des grands enjeux de la campagne électorale fédérale 2019. Je sais que vous en êtes une ardente défenseure : vous avez signé des études sur sa viabilité et en avez fait la promotion dans vos conférences. Quels sont vos principaux arguments? Le Canada est le seul pays développé où l’assurance maladie universelle ne couvre pas les médicaments d’ordonnance. Nous pouvons tous consulter un médecin sans frais, mais dès que celui-ci nous prescrit un traitement, nous sommes laissés à nous- mêmes. C’est aberrant. Dans un ménage canadien sur cinq, une personne ne prend pas ses médicaments à cause du coût. Une foule de gens se présentent à l’urgence pour des complications qui auraient pu être évitées s’ils avaient eu les moyens de payer leurs médicaments. Un système à payeur unique permet- trait de réglementer ces coûts, d’acheter en gros et de négocier les prix auprès de l’industrie pharma- ceutique. À court terme, nous économiserions de cinq à dix milliards